Nos futurs se conjugent Arm(ées) de notre courage

mise à jour le 26 mai (11h30)

Les véritables questions à se poser face à la mutilation de Maxime

 

Médiapart

photo Yves Monteil

Nos futurs se conjugent : armé(es) de notre courage

http://www.philomag.com/lactu/breves/veronique-bergen-la-philosophie-nous-arme-afin-de-resister-aux-forces-de-destruction

La philosophie nos arme afin de résister aux forces de destruction.

 

Communiqué de l’équipe des soignant.es sur la Zad à propos de la personne blessée à la main.

jeudi 24 mai 2018

Le mardi 22 mai 2018, un jeune homme de 21 ans s’est fait arracher la main lors d’une charge de la Gendarmerie nationale dans un champ proche de la Châtaigne, sur la zad de Notre Dame des Landes. Selon les premiers témoignages que nous avons pu recueillir, la personne tentait de fuir la charge : il semble peu crédible qu’elle ait pu ramasser la grenade dans l’intention de la projeter sur les gendarmes. Nous ne savons pas ce qui s’est passé, mais nous ne tolérerons pas que l’État, par le biais de la Procureure de St Nazaire, attribue la responsabilité de la mutilation au jeune homme blessé. Cette responsabilité appartient aux forces de gendarmerie présentes et, plus largement, a ceux qui autorisent l’usage d’armes potentiellement létales qui, comme nous pouvons en témoigner, mènent à des blessures que l’on retrouve en situation de guerre. Nous tenons à rappeler que lors de la première semaine d’intervention des forces de gendarmerie sur la zad, deux gendarmes avaient été grièvement blessés, au point d’être admis dans un service de réanimation, après s’être fait exploser une de leur propre grenade dans les mains. Également en 2012, lors de l’opération César, l’unique blessé grave côté des forces de l’ordre a été causé par une erreur de manipulation d’une grenade par un gendarme mobile, qui explosée sur son pied. Nous sommes atterrés par cette mutilation, mais n’en sommes malheureusement pas surpris. Depuis le 9 avril dernier, début des opérations militaires sur la zad, nous, équipe medic de la zad et collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es, n’avons cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à l’utilisation massive et dangereuse des armes par la Gendarmerie nationale. De même, nous n’avons cessé d’alerter et de manifester notre lourde inquiétude quant à l’issue de ce conflit. C’est pour cela qu’un collectif a décidé, le mercredi 18 avril 2018, de saisir le Défenseur des droits, Mr Jacques Toubon, à propos des violences policières commises sur la zad. Malheureusement, contrairement à ce qui nous avions espéré , cette sollicitation n’a pas permis d’éviter un drame. Combien de blessé.es, combien de mutilations, combien de traumatismes physiques et psychologiques allons-nous donc encore subir avant que l’État ne mette un terme à cette opération qui se révèle être le théâtre d’un déferlement de violences policière inédites ? Est-ce que la mort d’un opposant devra sonner la fin de cet acharnement injustifié ?

Nous tenons à rappeler que depuis le 9 avril, plus de 330 blessés ont été pris en charge par nos équipes : notamment suite à des tirs tendus de flash-balls ou de grenades GLI-F4 au niveau du tronc ou de la tête et même des parties génitales, ce chiffre étant toujours non exhaustif et sous-évalué. Au moins quatre personnes ont failli perdre un œil, une autre son pied, une autre encore ses testicules suite à un traumatisme scrotal grave qui a nécessité l’ablation partielle d’un testicule, nombreuses sont celles qui ont été touchées au niveau d’organes vitaux ou bien à proximité de la colonne vertébrale. Ainsi, vendredi 17 mai, une personne a été touchée au niveau de la fesse, par une grenade explosive. Transportée vers un hôpital après avoir été évaluée par nos équipes, un éclat de 2cm de largeur/longueur/profondeur a été retiré du moyen fessier et un autre a été objectivé dans un rein. Nous avons également été témoins, à quatre reprises, d’éclats d’origine inconnue trouvés dans les chairs à des endroits particulièrement sensibles (proche de la colonne vertébrale, dans la cuisse, proche de l’artère fémorale...). Quasi systématiquement, ces blessés ont dû subir une intervention chirurgicale. L’un des éclats en question est l’une des pièces qui sert au mécanisme du détonateur d’un type de grenade, il mesure 2cm. Or, les forces de l’ordre assurent que ce genre d’éclat ne peut pas être retrouvé dans les chairs.

Nous réaffirmons donc que les forces de l’ordre utilisent leurs armements de façon potentiellement létale, et dans certaines situations, a visée offensive plus que défensive avec :
- des tirs tendus de flash-balls ou de grenades au niveau du tronc, de la tête ou des organes génitaux externes,
- des grenades de désencerclement lancées par-dessus des haies sans visibilité ou bien directement au milieu de la foule. Certaines de ces grenades sont ainsi tombées dans les capuches ou les sacs à dos des personnes présentes et la sauvegarde de ces personnes ne tient qu’à la présence d’esprit et au courage des témoins qui ont pu les ôter immédiatement.

Les atteintes sont graves, les séquelles seront lourdes. Tout cela sans compter la destruction des habitats de nombreuses personnes, la répression judiciaire qui distribue des peines de prison a tour de bras et la criminalisation des blessés qui subissent des interrogatoires et des pressions directement à l’hôpital !

Nous réaffirmons que ce que le gouvernement met en œuvre pour réprimer la zad est susceptible chaque jour de provoquer un mort, tout cela dans le seul but de continuer à détruire des maisons et des lieux de vie. Nous observons que, par le biais de ces mutilations, l’État met petit à petit en place un climat de terreur qui aurait pour but de neutraliser toute personne susceptible de contester les injonctions gouvernementales. Nous aimerions pouvoir dire que toute la lumière sera faite sur cette affaire, mais le classement sans suite de toutes les plaintes déposées suites aux violences policières du printemps 2016 à Nantes montre bien qu’il n’y a pas de justice à attendre pour ces victimes. La situation d’aujourd’hui repose plus que jamais la question suivante : jusqu’où l’État est-il prêt à aller pour combattre les formes de vie collective qui ne rentrent pas dans ses cases ?

Nous demandons le retrait immédiat des grenades GLI-F4 du panel d’armement mis à la disposition des gendarmes mobiles. Nous demandons expressément que le dispositif policier cesse ses attaques et se retire enfin de la zad.

L’équipe medic de la zad & le collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es.

lundi 21 mai 2018

presse océan 24 05 2018

 

Aux gens bien intentionné(es) :

 les zadistes sont armé(es)... armées de quoi ?

Armé(es) de leur courage, cela est sûr….
pour rester ainsi en face de ce pouvoir abject qui mutile son peuple en toute impunité avec la bonne conscience de la majorité.
Zad Vitam Aeternam NDDL, 20 mai 2018

vidéo réalisé dimanche 20 mai 2018
https://www.youtube.com/watch?v=mEs2NbXF_WY

Témoignage de 2 personnes qui étaient présentes quand la mutilation de M. a eu lieu.

jeudi 24 mai 2018

Nous étions un groupe de 20 à 30 personnes présentes dans le champ à l’ouest de la foret de Rohanne, à la hauteur de la Chateigne ou les forces de l’ordre "faisaient le ménage", nous étions présent.es pour observer la situation et tenter eventuellement d’accéder à la Chateigne.

On peut décrire la situation comme "calme", cela faisait 45 minutes qu’il ya avait des échanges verbaux entre les personnes présentes et les forces de l’ordre, il est clair que de totue façon ils étaient beaucoup plus nombreux que nous.

Malgré la quasi absence d’affrontement ainsi que de danger pour les GM, ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogène puis décident de passer à l’action : sans que l’on s’en rende compte, un escadron de GM est passé par la forêt, et sort par surprise sur le coté gauche du champ, prenant le groupe en ambuscade. A ce moment là, tous le GM chargent, provoquant un mouvement de panique général et un repli précipité. Nous courons vers le prochain champs (direction bellevue). La panique est renforcée par le fait que le seul accès possible consiste en un passage étroit entre 2 haies.
Le moment critique se produit alors que nous sommes presque tou.tes dans le champs suivant et que retentit le bruit d’une explosion, (type Gli F4). en nous retournant à ce bruit, nous avons vu tous les 2 la même chose : parmi les dernières personnes du groupe, une se tient debout, face à nous, dans un nuage de fumée noire. il est donc dos à la police, il se tient le poignet droit avec la main gauche, on voit qu’il n’a plus de main droite. A la suite de l’explsion, les GM se précicipitent sur lui -ainsi qu’une autre personne qu’ils interpellent au même moment- l’attrapent pour l’emmener une dizaine de mètres en arrière où il est plaqué au sol.
La scène est désormais volontairement cachée par un groupe de GM et nos questions quant à son "état de santé" restent sans réponse. Peu après, des personnes vêtues de gilets oranges, semblant appartenir au corps de police, arrivent sur place, suivis, une dizaines de minutes plus tard par une jeep qui vient le chercher dans le champs pour l’emmener à l’ambulance qui se trouve sur le chemin de suez. Puis, comme si de rien était, les GM reprennent les tirs de GLI F4, gaz lacrymogenes et flashball, blessant ainsi 3 personnes dans les heures suivantes (par flash ball).

Suite au retrait des GM nous sommes allé constater le lieu des blessures, il n y avait plus de trace de sang, elles avaient été volontairement recouvertes par des mottes de terre.

le shema suivant a été fait par une tierce personne, d’apres les récits de différents témoins, il permet de visualiser la situation géographique et le point d’arrivée approximatif des gendarmes à leur sortie du bois (signalés en pointillés bleus) , il ne se veut pas extremement précis dans le nombre des personnes présentes ou leur position exacte.

Le passage en question  photo prise le 17 mai 2018 le matin lors de l’invasion des gendarmes mobiles.
accès à travers le champs le plus rapide pour rejoindre feu la chateigne depuis bellevue.

 

Bonjour,

Jonathan est parti ce matin seul pour effectuer une marche pour que la PAIX s’installe enfin à Notre-Dame-Des-Landes.

Après plus d’un mois d’occupation policière et un accident grave ce mardi (qui rappel celui de Bure avec Robin, ou Sivens avec Rémi) il est temps que les violences cessent.

L’itinéraire actuel est Alençon, Le Mans, Laval, Notre-Dame-Des-Landes. En espérant du soutien afin que d’autres viennent se joindre à cette marche...

Suivez l’avancer du chemin sur la page Facebook La Revolte Des Casseroles France

Bien à vous La Révolte Des Casseroles

21h04min

On vient de publier le témoignage de 2 personnes présentes dans le champs ou a été blessé M.

témoignages de 2 personnes qui étaient présentes quand la mutilation de M. a eu lieu.

18h13min

Pour infos, les flics sont partis de la zone, ils ont remblayé sur le chemin de la Freuziere mais n’ont pas abattu les murs, pour le moment .on dirait que la préfcture cherche à "pacifier" la situation...et oui, meme la prefete fait semblant d’être naive. en tout cas elle peut se sentir responsable de la mutilation de Maxime, tout comme le gouvernement.
rien ne pourra nous emecher d’etre en colère face à l’horreur de la situation. on rappelle, pour la presse, qu’il a bien eu la main arrachée par une GLI-F4 et non par une lacrymogene, ne confondons pas tout. d’ailleurs d’apres tous les témoins, le plus gros probleme, ce n’est pas si Maxime a bien ramassé la grenade ou pas, c’est plutot, qu’il n’y avait aucune raison pour en lancer ( si c’est possible qu’il y en ait) etant donné les circonstances, cela faisant 40 minutes qu’il ne se passait rien, et que les flics sont litteralement "sortis du bois", cherchant à creer un moment de panique et à faire reculer les gens, qui n’avaient que pour point de sortie un passage etroit.

plusieurs personnes ont envoyé des messages de soutien à la perosnne blessé, nous aussi on pense beaucoup à lui

On en profite pour relayer un mail de rappel

Le problème n’est pas qu’une personne qui vient de perdre une main ait ou non ramassé une telle grenade. Le problème c’est que de telles armes sont régulièrement et massivement utilisées. Le problème c’est que ces armes sont composées d’une charge explosive de 25 gr de TNT dont la déflagration est extrêmement dangereuse. Les mêmes causes entrainant les mêmes effets, le problème c’est que chaque fois qu’une grenade de ce genre (OF-F1 ou GLI-F4 par exemple) explosera à proximité du corps d’un être humain elle le détruira, totalement ou partiellement. Comme elles ont tué Rémi Fraisse, mutilé Robin à Bure et tous les autres qui ont préféré rester anonyme et qui se comptent par dizaines. Le problème c’est que c’est armes sont des armes de destruction et qu’à partir du moment où elles sont utilisées il n’y aucune raison qu’elles ne finissent pas par exploser à proximité d’une main, d’un pied, d’un dos, d’un torse ou d’une tête.

https://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/2018/05/23/des-mottes-de-terre-contre-des-armes-de-guerre-zad-les-armes-de-la-gendarmerie-mutilent-un-opposant/--

https://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/ https://www.facebook.com/Face-aux-armes-de-la-police-260163667488222/


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POUR MAXIME, MUTILÉ SUR LA ZAD LE 22 MAI 2018 - LETTRE DE ROBIN, MUTILÉ À BURE LE 15 AOÛT 2017.

mercredi 23 mai 2018

Mettre des mots sur l’horreur. Ne pas céder à la résignation. Au terrorisme d’État. Malgré le stylo qui tremble, écrire. Témoigner. Ne pas se laisser écraser par le concert d’opérations sémantiques, de propagande préventive et de censure qui cherche à nous couper de notre empathie et de la révolte qu’elle devrait spontanément engendrer.

Maxime vient de perdre sa main. Sa main droite. Pour toujours. Il rejoint bien plus gravement encore, l’enfer que j’ai vécu durant 9 mois. Le 15 août 2017, à Bure, l’explosion d’une grenade GLI-F4 tirée par les gendarmes mobiles creusait mon pied gauche sur un diamètre de 13cm et jusqu’à 3cm de profondeur arrachant peau, veines, nerfs, muscles et pulvérisant les os. C’était pendant une manifestation contre le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs à 500m de profondeur. Il y a eu 30 blessés dont 4 graves.

Contrairement à ce que leur nom indique, les grenades GLI-F4 contiennent de la TNT et explosent ! Leurs déflagrations font 1m de diamètre et peuvent tuer si elles touchent une partie vitale. Les appellations de «  lacrymogènes » ou d’« assourdissantes » que la préfecture et les ministres leur donnent dans les médias servent à masquer la vérité à leur sujet : CE SONT DES ARMES DE GUERRE !

L’État utilise des armes de guerre pour terrasser le peuple. Dans le cas présent, les conséquences sont bien pires qu’un tir à balle réelle.

Déjà, à l’époque, j’avais alerté sur les dangers des grenades explosives en organisant une manifestation pour exiger leur interdiction mais les grandes chaînes ont cantonné l’information à la région Lorraine. La majorité des français ignore encore la vérité sur ce sujet. Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobiles. Provoquant des centaines et des centaines de blessés notamment à cause des éclats de métal qu’elles projettent. Où est la violence ?

Maxime est actuellement à l’hôpital.

Outre les intenses douleurs et le fort traumatisme qui le suivront nuit et jour, il devra désormais supporter ce handicap inimaginable : vivre avec une seule main. Cette main, que l’explosion lui a arraché sur le coup, l’État lui a volé pour prix de son combat, pour prix de notre combat. Dans les dernières décennies, la militarisation du maintien de l’ordre a fait couler trop de sang.

Combien d’éborgnés ? Combien de mutilés ? Combien de vies déchirées par l’utilisation criminelle des flashballs et des grenades explosives ? La violence de l’État pour mater toute résistance est extrême. Elle cherche à nous terroriser, à nous acculer à la résignation. Face à cela, la solidarité est notre arme et jamais la peur ne doit nous arrêter.

Proches, moins proches et tous ceux qui croiseront la route de Maxime, prenez soin de lui ! Tenez bon ! Il y a mille et une manières de lui apporter ce qui lui permettra de vivre. Écoutez-le, cherchez, trouvez !

La vie continue, le combat pour elle aussi. Maxime tiens bon !

 

 

Marcelo

Author: Marcelo

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