Tout ça me remplit de tristesse. (on pleure des larmes de crocodiles )Mais je ne peux pas dire que c’est une erreur. Nicolas Hulot
ENTRETIEN. Nicolas Hulot à Notre-Dame-des-Landes : « Je ne peux plus servir de rempart »
"Je ne veux pas être un rampart " il est plutôt une passoire
Le ministre de la Transition écologique présidait ce mercredi 18 avril la reprise des négociations avec la délégation du mouvement anti-aéroport. À l’issue de la réunion, il a accordé une interview à Ouest-France. Il fait part de son sentiment sur les événements dans la Zad.
L’écologie n’est pas l’anarchie.
La finalité de ce combat n’a jamais été une occupation illégale d’une zone. Je veux renouer avec la genèse de cette lutte. Certains la dévoient. Au détriment des habitants du coin, des agriculteurs historiques. Ce n’est pas parce que je suis ministre que j’en perds mon objectivité. Le gouvernement a déjà fait beaucoup. Ne ratons pas la dernière marche.
ouest france sdu 19 avril 2018.
Nicolas Hulot a lancé mercredi un « appel à la raison » aux « zadistes » de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), au terme d'une réunion de reprise des discussions entre les occupants de la « zone à défendre » et l'Etat. De leur côté, les opposants à l'ex-projet d'aéroport ont fait état d'aucune avancée et une assemblée générale était programmée ce mercredi soir pour décider de l'opportunité de poursuivre les discussions avec la préfecture.
Dans une interview accordée à Ouest-France, le ministre de la Transition écologique fait le point sur cette rencontr
Ce mercredi, vous teniez à présider cette réunion avec la délégation de la Zad à la préfecture de Nantes. C’était tendu ?
Franchement, c’était respectueux de part et d’autre. Un échange sans posture. Je leur ai dit : « Je suis venu vous parler avec mes tripes. » J’ai été plutôt à leurs côtés pendant un temps. J’ai essayé que cette décision d’abandon d’aéroport s’impose d’elle-même. Qu’ils comprennent que, dans le gouvernement, tout le monde n’était pas sur la même ligne. Il faut qu’ils actent que l’arrêt du projet était courageux et audacieux.
N’avez-vous pas le sentiment que les opposants se disent que l’État cédera une nouvelle fois ?
J’aurais justement préféré qu’on ne se jauge pas. Ce n’est pas un jeu. Ils demandent des gages supplémentaires mais l’État reste déterminé. Je ne peux plus leur servir de rempart car je n’ai plus d’argument. Au bout d’un moment, je ne suis plus crédible. L’écologie n’est pas l’anarchie.
La finalité de ce combat n’a jamais été une occupation illégale d’une zone. Je veux renouer avec la genèse de cette lutte. Certains la dévoient. Au détriment des habitants du coin, des agriculteurs historiques. Ce n’est pas parce que je suis ministre que j’en perds mon objectivité. Le gouvernement a déjà fait beaucoup. Ne ratons pas la dernière marche.
Le point d’achoppement reste toujours le même à l’issue de la réunion de ce mercredi : la fameuse déclaration individuelle…
Ce que leur demande le gouvernement ne me semble pas un exercice impossible. On ne peut pas faire plus simple. On leur demande une ébauche du projet, l’état civil et les parcelles convoitées. Même dans le Larzac, les conventions d’occupations étaient individuelles. On ne leur interdit pas de s’organiser après, de se retrouver dans des coopératives, des groupements agricoles ou même sous forme associative. Il y a toute latitude juridique et nos services sont prêts à les expertiser. Il n’y a rien que la bonne volonté ne saura résoudre après.
Il reste près de 70 cabanes. Le retour à l’État de droit semble lointain…
Le gouvernement a décidé de procéder par phase. Une première centrée autour de la D281. Pour redonner cette liberté de circulation qui n’est, au passage, toujours pas acquise. On n’évacuera pas des fermes existantes. Mais tout ce qui illégal à terme est appelé à disparaître.
Tout ça me remplit de tristesse. Mais je ne peux pas dire que c’est une erreur. Car les règles avaient été fixées. Mais qu’est-ce qui empêchait les dix occupants de cette ferme de déposer un projet ? Ils pourront revenir et reconstruire quelque chose de durable après avoir eu un permis de construire.
Author: Marcelo
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