La famille de Rémi Fraisse craint un non-lieu
Posted on Wednesday 18 January 2017, 18:21 - updated on 18/01/17 - Les ZAD - Permalink
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"Insupportable que serait ce non-lieu"

Pour la famille de Rémi Fraisse, les autorités étaient donc averties du climat d’extrême tension dans la «zone à défendre» de Sivens et n’ont rien fait pour apaiser les choses .
A écouter le Kyste qui trouve insupportable cette violence,
qu’elle violence celle qui le concerne, une gifle en public

ou la violence d’état qu’il exerça en toute impunité à Sivens qui tua Rémi Fraisse d’une grenade offensive .
On clôt l’enquête . Non lieu ?
Alors plus d’Etat de droit ?
France culture (extrait /remix journal du 18/01/2017)
Insupportable violence
Valls en rase campagne
remix extrait journal de 12h30 France Culture
du 18 / 01/2017
article à lire sur libé

Plus de deux ans après la mort du jeune militant écologiste, tué dans la ZAD de Sivens par une grenade lancée par un gendarme, l’instruction est close. Aucune personne n’a été mise en examen.
L’enquête judiciaire sur la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par un gendarme en 2014 sur le site du barrage contesté de Sivens, «risque» de s’achever sur un non-lieu, selon le père du jeune homme, interrogé par l’AFP. La famille a été informée de la clôture de l’instruction, débutée il y a plus de deux ans, et qui n’a débouché sur aucune mise en examen.
Pour «relancer l’enquête» , Jean-Pierre Fraisse a annoncé ce mercredi avoir déposé deux plaintes, confirmant une information du Monde. L’une accuse d’homicide involontaire Thierry Gentilhomme, préfet du Tarn à l’époque de la mort de Rémi Fraisse, ainsi que son directeur de cabinet, Yves Mathis. La seconde vise les «faux témoignages» dont se seraient rendu coupables trois gendarmes, notamment l’auteur présumé du tir de grenade.
Faisant part de ses «doutes» quant à la capacité de la justice à faire éclater la vérité, Jean-Pierre Fraisse a dénoncé «une proximité entre les gendarmes et la justice». Il compte bien utiliser le délai de trois mois dont dispose désormais le parquet avant de rendre son réquisitoire définitif pour déposer des demandes de complément d’enquête. Il souhaite par exemple que l’ancien préfet soit entendu par les deux juges d’instruction.
«On risque le dérapage à tout instant»
Il s’appuie sur un enregistrement audio que la famille Fraisse a pu écouter récemment, tout comme le Monde. Le quotidien détaille le contenu de cette conversation qui a eu lieu le 20 octobre 2014, cinq jours avant la mort du jeune militant écologiste de 21 ans. Parmi les protagonistes : le préfet, son directeur de cabinet et plusieurs élus, dont la députée EE-LV Cécile Duflot. Celle-ci fait part au préfet de ses «inquiétudes sur quelque chose qui pourrait arriver».
Elle insiste : «On risque le dérapage à tout instant. Je pense que la grenade qui a été lancée dans la caravane [allusion au jet par un gendarme, le 7 octobre, qui avait grièvement blessé une militante, ndlr], ça peut être très grave. Monsieur le préfet […] , il faut que ça s’arrête […]. Même au pire moment, à Notre-Dame -des-Landes, ça n’est jamais arrivé.» Pour la famille de Rémi Fraisse, les autorités étaient donc averties du climat d’extrême tension dans la «zone à défendre» de Sivens et n’ont rien fait pour apaiser les choses.
«C’est un abominable accident mais un accident»
Dans un avis publié en décembre, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, critiquait aussi le «manque de clarté des instructions données aux militaires déployés sur la zone, par l’autorité civile et par leur plus haute hiérarchie, ainsi que l’absence de toute autorité civile au moment du drame, malgré le caractère à la fois sensible, dangereux et prévisible de la situation».

Il concluait néanmoins que le gendarme auteur du tir de grenade offensive n’avait pas commis de «faute». C’est aussi la position de l’avocat du militaire, Jean Tamalet, qui a confié à l’AFP que «l’issue inéluctable du dossier (était) un non-lieu». «C’est un abominable accident mais un accident», a-t-il dit. Un rapport de l’Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) avait déjà blanchi le gendarme en décembre 2014. Il avait estimé que les avertissements nécessaires avaient été effectués avant le tir de la grenade.

