Barricade de mots en défense de la ZAD

Barricade de mots en défense de la ZAD

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la_haie_de__batons_Zad004.jpg, oct. 2016

Médiapart

par Jeanne Lindgaard

Thermolactyl, pour ne pas grelotter du chaos climatique

 

`En défense de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes menacée d’évacuation, plusieurs dizaines de chercheur-es, précaires, étudiant-es, enseignant-es, écrivain-es, éditeur-es, journalistes, militant-es associatifs et syndicaux, proposent d’ériger des barricades de mots.

En défense de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes menacée d’évacuation, plusieurs dizaines de chercheur-es, précaires, étudiant-es, enseignant-es, écrivain-es, éditeur-es, journalistes, militant-es associatifs et syndicaux, proposent d’ériger des barricades de mots.

A l’invitation d’habitant-es de la zone à défendre, ils présenteront un abécédaire de la ZAD en deux temps : le vendredi 4 novembre de 18H à 21H, dans l'amphi Furet de l'EHESS (105 boulevard Raspail Paris 6e) puis les 5 et 6 novembre sur la ZAD. 

Voici ci-dessous le texte collectif présentant cette initiative.

Vous pourrez retrouver toutes les contributions sur le site en cours de fabrication : http://www.barricades-mots-zad.org/ 



Contacts presse : 


Camille : 06 08 86 73 13 


Camille : 06 13 24 45 50

 

  • 

4, 5 et 6 novembre : barricades de livres et de mots en attendant de défendre la ZAD



La ZAD de Notre-Dame-des-Landes est de nouveau menacée d’expulsion pour y construire un aéroport aussi inutile que nuisible. En venant planter un bâton le 8 octobre dernier, des milliers de personnes de tous horizons sont venues prêter serment - le serment de défendre la ZAD en cas d'expulsion en se rendant sur place ou en menant des actions en région. 


Certaines d' entre-elles, issues du monde des livres, des lettres et des savoirs, se sont retrouvées au Taslu, la nouvelle bibliothèque de la ZAD.

En attendant d'avoir à défendre la ZAD, menacée à tout moment d’évacuation, quoi faire ? Fabriquer ensemble un abécédaire de la ZAD, de A comme « Aéroport » à Z comme « ZAD ». Il se déroulera en deux temps : lors d’une soirée à Paris vendredi 4 novembre, puis sur la ZAD les 5 et 6 novembre, en collaboration avec des habitant-es de la zone. 


Nous proposons d'abord d'apporter le 5-6 novembre au Taslu un livre qui nous tient à coeur, un livre de lutte et d'espoir, comme on apporte une pierre à une barricade. Prêtons ensuite main forte aux divers chantiers en cours. Et puis prenons surtout l'engagement de venir défendre la ZAD ou de participer aux actions décentralisées en cas de tentative d'expulsion. 




Pourquoi ?  Nous faisons face dans nos milieux professionnels à des pratiques majoritaires où la richesse et la dignité des savoirs est gangrénée par l’emprise destructrice des pouvoirs financiers ; par un utilitarisme économique qui stérilise la création et la pensée ; par des logiques de compétition, de fragmentation, de précarisation et d'« attractivité »; par le mépris des élites « intellectuelles » envers l'urgence des enjeux écologiques, la ruralité, et les radicalités politiques ; et enfin par un recul de la démocratie et de la collégialité dans nos institutions où prospèrent les dominations d’argent, de statut et de genre. 



Fin août, des charpentier.e.s se sont rendu.e.s à la ZAD pour construire un bâtiment en bois. Une façon d'interroger les pratiques majoritaires de leur milieu professionnel en mettant au service de la lutte leur savoir-faire. Dans le même esprit, c'est à la création de « zones à défendre de la pensée » que nous voulons appeler en venant sur la ZAD où s'inventent de nouvelles formes de production de savoirs, dégagées des contraintes de hiérarchie, de monopolisation, d'appropriation,  de compétitivité et de rentabilité, dans lesquelles savoirs théoriques et savoirs pratiques sont systématiquement associés - du maraîchage au cinéma, de la radio à l'inventaire de la faune, de la boulangerie à l'histoire des luttes.



La  ZAD n’est pas une « zone de non droit » : c’est un monde d’auto-organisation, de création de communs hors de la marchandise, d’échange de savoirs et d’agriculture paysanne, de féminisme et de solidarité avec les migrants, un monde où se déploient de nouvelles façons d’habiter le territoire et de se soucier du vivant. C’est un puissant terreau qui fertilise les imaginaires politiques, un lieu auquel nous sommes puissamment attachés, une richesse que nous sommes résolus à défendre. 



Les prises de parole commenceront dans l'amphi Furet  le 4 novembre (105 boulevard Raspail, 75006) de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales de 18h à 21h. Les discussions continueront dans les bus jusqu'à Notre-Dame-des-Landes.

  • 

Abécédaire en défense de la ZAD



A : Adaptation, Aéroport, Amitié, Anthropocène 


B : Biodiversité 


C : Caresse, Céleste, Communs, Compensation écologique, Consensus, Construire, Colonisation, Contexte 


D : Défendre, Démobilisation du monde, Démocratie


E : Enchevêtrement, Enfants, Escota, Exilé-e 


F : Film, Financiarisation, Forme de vie, Futur 


G : Grands projets inutiles, Groupe de pression, Gens 


H : Habitat léger, Héritage


I : IDF-Comité de soutien, Incarnation politique, Insurrection, Indépendance 


J : Journalisme 


K : Kairos


L : Landes, Local 


M : Mémoire, Milieu de vie, Mouvement social 


N : Naturalistes en lutte, Non marché 


O : Optimisme, Ostentatoire 


P : Photographier la ZAD 


Q : Quotidienneté politique 


R : Réfugiés de l’intérieur, Reterritorialisation, Référendum 


S : Sister Resist, Sivens, Sorcières, Spinozad partout, I Stand with Notre Dame des Landes 


T : Traduire, Transition 


U : Utopie concrète 


V : Vérité, Vie Nue, Ville 


W : Weil Simone, Welding (souder) 


X: Xcellence 


Z : ZAD 



  • Parmi les participant-es : 



Sara Aguiton (sociologue), Santiago Amigorena (écrivain), Genevieve Azam (économiste), Ludivine Bantigny (historienne), François de Beaulieu (naturaliste en lutte), Renaud Bécot (historien), Anne Berger (littérature), Barnabé Binctin (journaliste), Christophe Bonneuil (historien), Jenny Boucart, Houria Bouteldja (militante antiraciste), Fanny Bugnon (historienne), Sylvaine Bulle (sociologue), Claude Calame (anthropologue), Isabelle Cambourakis (éditrice), Denis Chartier (géographe), Eve Chiapello (sociologue), Camille (masterante), Yves Citton (littérature), Jean-Baptiste Comby (sociologue), Catherine Coquio (littérature), Philippe Corcuff (politiste), Nathalie Couix (agronome), Thomas Coutrot (économiste), François Cusset (études américaines), Alain Damasio (écrivain),  Benoît Dauguet (sociologue), Jérôme David (littérature), Nathalie Delhommeau (artactiviste), Christine Delphy (féministe), Philippe Descola (anthropologue), Arlette Farge (historienne), Romain Felli (politiste), Jean Foyer (sociologue), Isabelle Frémaux (artiste activiste habitante de la zad), Jean-Baptiste Fressoz (historien), Vincent Gay (documentaliste), Barbara Glowczewski (anthropologue), Jérôme Gleizes (économiste), Pierre-Henri Gouyon (biologiste), Clement Gravohl (sociologue), Henri Guéguen (habitant des luttes), Anahita Grisoni (sociologue), Emilie Hache (philosophe), Eric Hazan (éditeur), Nicolas Haeringer (chargé de campagne pour 350.org), Quentin Hardy (philosophe), Eric Hazan (éditeur), Institut Momentum,  François Jarriges (historien), Hugues Jallon (éditeur), John Jordan (artiste activiste habitant de la zad), Jean Jouzel (climatologue), Pierre de Jouvancourt (philosophe), Hervé Kempf (journaliste), La Parisienne Libérée, Michel Lallement (sociologue), Sandra Laugier (philosophe), Christophe Laurens (architecte),  Stephane Lavignotte (pasteur), Jane Lecomte (écologue), Francis Lemasson (syndicaliste), Alice Le Roy (journaliste), Tristan Leroy (syndicaliste), Jade Lindgaard (journaliste), Anaëlle Marec (Potager de Nantes),  Laurence Marty (sociologue), Lilian Mathieu (sociologue), Dominique Méda (sociologue), Beatrice Mesini (géographe), Helene Merlin-Kajman (littérature), Béatrice Mesini (géographe), Baptiste Monsaingeon (sociologue), Jean-Luc Nancy (philosophe), Albert Ogien (sociologue), Amilcar Packer (philosophe), Marc Perrin (poète), Laurence Petit Jouvet (documentariste), Geoffrey Pleyers (sociologue), PotageX de Nantes, Geneviève Pruvost (sociologue), Nathalie Quintane (écrivaine), Marc Robert (chimiste), Marie-Monique Robin (journaliste), Kristin Ross (littérature), Les Scotcheuses (collectif de cinéastes), Bruno Serralongue (artiste), Yves Sintomer (politiste), Omar Slaouti (enseignant), les amis du Taslu (habitant-e-s de la zad), Chantal Spitz (écrivaine), Jacques Testart (biologiste), Alexis Tiouka (activiste amérindien de Guyane), Sezin Topçu (sociologue), Jean-Louis Tornatore (anthropologue), Aurélie Trouvé (agronome), Sophie Wahnich (historienne) et d’autres encore.

 

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4, 5 et 6 novembre : barricades de livres et de mots en attendant de défendre la ZAD
Marcelo

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