Tendre une perche

Emissions réalisées par France info enregistrées en Novembre 2012.

Qui sont ces gens qui tiennent tête à la police à Notre-Dame-des-Landes près de Nantes ? Depuis plusieurs années, ces anticapitalistes occupent le site sur lequel l'État projette de transférer l'aéroport de Nantes. Depuis un mois les forces de l'ordre tentent de les expulser. Mais ils résistent et ils sont maintenant devenus le fer de lance de l'opposition. Reportage sur la façon dont ses militants, habituellement discrets vis-à-vis des médias, ont construit une micro société en plein bocage.

Les insoumis de Notre Dame des Landes ici

Première émission : les insoumis de Notre Dame des Landes

les Insoumis

2) Notre Dame des Landes : le grain de sable des bétonneurs. à écouter ici

Qui sont les opposants qui tiennent tête aux forces de l'ordre sur le site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? "Professionnels de la guérilla urbaine" comme le dit le président de la région Pays de la Loire ? Ou "anticapitalistes" comme ils se présentent ? Chose rare, certains ont accepté de s'ouvrir aux médias.

Les face-à-face avec les forces de l'ordre sont de plus en plus fréquents sur les routes près de Notre-Dame des Landes © Radio France Etienne Monin La plupart d'entre-eux ont autour de la trentaine. Certains viennent d'autres pays d'Europe. Mais le groupe n'est pas homogène. Chacun s'exprime pour lui-même.

Le point commun c'est la lutte. Une lutte qui va au-delà de l'aéroport. Elle touche les grands projets de développement, comme les lignes haute tension, les voies à grande vitesse ou les centrales nucléaires.

Décroissants ? Altermondialistes ? Une seule définition est unanimement acceptée, celle d'anticapitalistes. Aucun parti politique n'est toléré. Pas même Europe Ecologie-Les Verts, seul parti de poids opposé au projet d'aéroport.

Combatifs et créatifs, ils ont aujourd'hui repris les clefs du combat contre l'aéroport, qui étaient jusqu'à cet automne entre les mains des agriculteurs.

3 ) épisode

Anticapitalistes et paysans, ensemble contre l'Ayraultport à écouter ici

Après avoir vécu plutôt à l'écart de la population, les occupants de la zone sur laquelle le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est programmé sont aujourd'hui soutenus localement et au-delà. L'intervention de la police, il y a plus d'un mois, a redistribué les cartes de la contestation.

Sylvain Fresnault, exploitant, président de l'Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport © Radio France Etienne Monin Symbole de cette nouvelle étape dans la contestation : la Vacherie, une grange, autrefois QG de la coordination des opposants, a été mise à la disposition des squatteurs par un agriculteur, au premier jour des expulsions.

Dans le grand bâtiment ouvert aux quatre vents, il y a des stocks de nourriture, de vêtements, de médicaments, de piles... L'intervention policière a créé une chaîne de solidarité pour les occupants de la zone. Tout a été donné par des gens du coin et au-delà.

Après avoir, pour la plupart d'entre eux, vécu en marge, les occupants ont commencé à se rapprocher des habitants. Ils oublient aussi leurs différences avec les agriculteurs. Ces deux mondes apprennent a travailler ensemble. Chacun son mode d'action.

4) Sylvie et Marcel. Après avoir été moteur de la contestation contre le projet d'aéroport, le monde agricole soutient les squatteurs de la zone. Portrait d'un couple d'agriculteurs menacés d'être expulsés dans quelques mois.

Les Thébault sont éleveurs près de Notre-Dame-des-Landes depuis 12 ans © Radio France Etienne Monin Sylvie et Marcel Thébault sont sous le coup d'une ordonnance d'expropriation lancée en février dernier. Ils sont éleveurs. Ils ont 65 hectares de terre. Ils se sont installés à un jet de pierre de Notre-Dame-des-Landes il y a 12 ans, alors que le projet était dans les cartons depuis trois décennies.

Marcel Thébault à participé, avant l'élection présidentielle, à la grève de la faim qui a permis d'obtenir un accord sur les expropriations. Cet accord prévoit qu'aucune expulsion n'aura lieu avant la fin des recours. Avec son épouse, il fait partie de l'opposition institutionnelle au projet, réunie dans une coordination qui bataille sur le terrain juridique.

à écouter ici

et pour finir les ultras squatters de la politique du fait accompli, les porteurs du projet pour votre bien

Notre Dame des Landes, un aéroport pour faire décoller la région

Sur place, près de Nantes, la bataille de l'opinion a vraiment démarré depuis que les forces de l'ordre tentent de déloger les squatteurs de la zone. L'enjeu politique est de taille : il concerne les relations avec Europe Ecologie-Les Verts et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. L'enjeu économique n'est pas négligeable non plus.

Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire, un des promoteurs du projet © Maxppp Pour se faire entendre dans le débat, le milieu économique a relancé en septembre l'ACIPRAN, une association qui fait la promotion du projet. Le MEDEF local attend de cet aéroport un coup de fouet économique, la région Pays de la Loire une ouverture sur le monde.

Le projet consiste à transférer l'actuel aéroport à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. L'emprise fait 1.600 hectares avec les dessertes routières. Le projet prévoit deux pistes pour une capacité estimée à neuf millions de passagers en 2050.

Le nouvel aéroport du Grand Ouest devrait ouvrir en 2017. La région estime à 3.000 le nombre de personnes qui pourraient être amenées à travailler pour cette structure.

à écouter ici.....

Jacques Auxiette pompier ? non non ? Une ultra tomate Ps trangénique complètement hors sol .