Tendre une perche

Article de OF sur Nantes Maville....plusieurs brèves sur Notre Dame Qui sont les squatters délogés à Notre-Dame-des-Landes ? 20h 33.

Leur action est avant tout « militante ». Pour cette raison, ils occupent des habitations rachetées par la société Aéroports du Grand Ouest (AGO) du groupe Vinci, sur une zone prévue pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils sont « du coin » comme Philippe, mais aussi d’ailleurs en France ou en Europe, en réponse à un appel de « réseau qui peut s’opposer de la même manière à une construction de supermarché », explique Luc, un gars du Nord.

Mais au bout de la nuit de lundi 15 au mardi 16 octobre, une importante mobilisation de gendarmerie prévoit de les déloger. « Nous sommes squatters, c’est illégal, on le sait », disent-ils. À lieu-dit Bel Air, sur la route départementale 281, ils sont une demi-douzaine à préparer le déménagement. Pour la plupart, ils sont venus donner un coup de main à Philippe, occupant « historique » de cette maison entourée de 20 hares de terrain. « Quand on est arrivés il y a 3 ans, c’était des ronces partout. Nous avons commencé par défricher », explique-t-il. Sur la trentaine de squats que les militaires ont prévu d’évacuer, le « sien » est particulier.

Philippe est « un gars d’ici ». Il explique avoir répondu à l’appel lancé « il y a 3 ans par des habitants opposés à l’aéroport » d’occuper les propriétés expropriées. Pour lui, c’était aussi « une opportunité » pour tester « un projet que j’avais de culture maraîchère ». Dans son squat, « on travaille », précise-t-il, « et plus de 35 heures par semaine ». Il estime avoir « partiellement réussi » dans son entreprise « d’autosubsistance ».

Et chacun autour de lui y va de son témoignage. « Nous avons une idée différente de la société avec le choix de l’autonomie, mais nous ne sommes pas des fainéants… » En tout cas, depuis une semaine, ils s’activent pour évacuer le squat de Bel Air où Philippe et quelques autres avaient organisé « un magasin gratuit de vêtements », des ateliers de « partages de savoir » en soudure, fabrication de poêle, de carriole de vélo, de mécanique, même si l’activité était « plus autour du jardin ».

Reste qu’ils assument leur présence militante de « réseau » contre un projet d’aéroport qui selon eux « semble impossible ». Ce mardi matin, ils opposeront une « résistance non violente » aux militaires. Tous ont prévu de faire durer la procédure. Et ensuite ? « Nous reviendrons », disent-ils…

Jean-François MARIVAL. Ouest-France