NANTES, 7 FÉVRIER : TRACTEURS, FERVEUR ET MATRAQUEURS
Posted on Wednesday 08 February 2023, 11:39 - updated on 06/03/23 - Mobilisations - Permalink
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Rosanvalon sur Fance culture ce matin
ce matin "Grèves de 1995, grèves de 2023 deux époques , même colère ?
Plutôt l'esprit de 68 nous dit Rosanvalon.. à écouter ...
NANTES, 7 FÉVRIER : TRACTEURS, FERVEUR ET MATRAQUEURS
Nantes contre attaque
– "Non aux mégabassines, oui aux mégaretraires", récit –
On s'était donné rendez-vous dans une semaine. Même lieu même heure, même miroir d'eau. Et encore une fois, la foule des grands jours était au rendez-vous à Nantes. Une place noire de monde sous un grand soleil d'hiver. Le souvenir cuisant de la semaine dernière, avec les arrestations préventives et la coupure de cortège restait présent.
Ce mardi 7 février, la police a d'abord empêché le blocus du lycée Guisth'au et embarqué un lycéen dès l'aube. Vers 10H30, un cordon de CRS encerclait le cortège étudiant qui rejoignait le point de départ : énième intimidation contre la jeunesse. Heureusement, le cortège de tête qui s'était déjà formé est venu au contact. Les forces de l'ordre sont donc repliées dans les cris de joie. La jonction donne l'impulsion d'un gros cortège jeune et déter, avec en fond sonore, les rythmes diffusés par la zbeulinette. Une plateforme roulante venue de la ZAD qui servait à boire et enjaillait tout le monde, décorée d'une bannière : «Non aux mégabassines, oui aux mégaretraires». Deux «tracteurs vigilants» sont aussi présents en soutien. A Nantes, la présence paysanne dans les cortège n'est pas nouvelle, mais cette fois ci, les engins sont en tête de manif, et assurent la protection des manifestants. Plus tard, un cordon de syndicalistes CGT fera bloc avec la jeunesse, pour montrer au préfet qu'il n'est pas question de laisser faire une nouvelle attaque.
Fumigènes colorés, tracteurs verts, chasubles rouges et Kways noirs. L'image est belle, et une certaine ferveur se dégage de la manif. Mais la présence policière reste menaçante : ce sont des centaines d'agents, dont les lignes s'étirent sur les flanc du défilés, lourdement armés. Un impression de sureffectif dont même les gradés ne savent pas quoi faire : unités de gendarmes, de CRS, de BAC, piétinent et se superposent tant ils sont nombreux !
Des tags fleurissent, la préfecture est repeinte en jaune et vert, les couleurs de l'équipe du FC Nantes. L'ambiance est bonne, il y a des milliers de personnes à l'avant : une foule aussi compacte qu'hétéroclite. Moment de flottement à Hotel Dieu. Il faut sortir du périmètre encadré par la police, mais comment ? C'est devant le square Daviais que la tension éclate. A peine la manifestation tente-t-elle de retourner vers le centre ville que les grenades tombent. La police est tenue en respect par une ligne de parapluies et de banderoles, sans pour autant être repoussée. Des joueurs de tennis en masque à gaz renvoient les palets de lacrymogène avec dextérité. Les tracteurs sont pris dans des nuages de gaz. Plusieurs personnes sont blessées.