Mouvement social du 7 février 2023 à Nantes
Posted on Tuesday 07 February 2023, 15:52 - updated on 07/02/23 - Drafts - Permalink
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sur france Inter Débat entre Michaël Zemmour et Anne-Sophie Alsif autour de la réforme des retraites
Des manifestants moins nombreux mais plus déterminés
PARIS : FESTIVAL D’AGRESSIONS POLICIÈRES
contre attaque
C’est la troisième grande journée de manifestations contre la réforme des retraites. Malgré les foules de millions de personnes dans les rues, ces manifestations sont globalement très calmes. Ce qui n’empêche pas la police de se déchainer.
Dès la première manif parisienne, le 19 janvier, un photographe était amputé après un violent coup de matraque aux testicules alors qu’il était au sol.
Ce mardi 7 février, la police a choisi la stratégie de la tension dans la capitale. Charges incessantes, matraquages très violents pour voler les banderoles des manifestants, attaques indiscriminées, y compris contre le service d’ordre syndical et les journalistes ...
Cela doit nous rappeler que ce sont toujours les dominants qui fixent le niveau de violence. Que nous soyons «responsables» ou pas, c’est le gouvernement et sa police qui décident de faire monter la tension ou de l’apaiser. Pourquoi obéir aux appels au calme venant de dirigeants qui nous envoient de toute façon leurs meutes enragées ?
Aux éternels luttants luttant à l’Eternel : Angèle et Ernest ... qui m’ont appris à lutter !
La vague des contestations contre la réforme des retraites a cessé de grossir ce 7 février. Est-ce le début du reflux comme ne manquera pas de le souligner le gouvernement en s’appuyant sur des chiffres en repli ? Ou une pause momentanée comme l’espère l’intersyndicale qui mise beaucoup sur la journée du 11 février, où elle espère que d’autres personnes, qui ne peuvent se permettre de faire grève, viendront rejoindre les cortèges dans toute la France ?
"Des conducteurs des tracteurs vigilants et militants (paysans, ouvriers, étudiants et lycéens ) ont été arrêtés par la préfecture en fin de manif"
Pour cette troisième journée de mobilisation, plus de 200 manifestations ont été déclarées. Même si les chiffres sont en recul par rapport à ceux de la journée du 31 janvier, ils restent malgré tout notablement élevés partout en France. Bien que le taux de grévistes soit en baisse dans tous les secteurs (transports, énergie, Éducation nationale, fonction publique), le mouvement de mobilisation est loin de montrer des signes d’épuisement. Il semble plutôt à la recherche d’un second souffle, hésitant sur les suites à donner face à un pouvoir qui ne veut rien entendre.
Dans les grandes métropoles régionales, la participation aux manifestations reste importante. Il y a avait quelque 80 000 personnes à défiler à Toulouse ce matin, selon la CGT (la police en a dénombré 25 000) , plus de 27 000 à Grenoble selon la CGT (11 3000 selon la police) 20 000 à Nice, selon les organisateurs, comme à Rennes, 15 000 à Clermont-Ferrand. Le décompte de Marseille s’inscrit une fois de plus dans l’exagération : la CGT a dénombré 180 000 personnes quand la police en a compté 23 000. À s’en tenir aux seuls chiffres de la préfecture, cette manifestation marseillaise est à peu près au même niveau que celle du 19 janvier.
Petite Hollande sous les Gas de Macron le 7 février 2023
Un mouvement qui s’enracine dans les villes moyennes
Sur le pont St Anne : il se passe des choses ...
Particulièrement scrutées depuis le début du mouvement, les villes moyennes ont aussi enregistré une baisse de participation dans les manifestations. À Pontivy (Morbihan) ils étaient 3 000 ce matin contre 5 000 la semaine dernière. À Bayonne, ils étaient moitié moins nombreux que la semaine dernière, et peut-être un tiers de moins à Agen.
"Quoi ma gueule ?
FC 06/02/23 (extrait)
Mais là aussi, l’essoufflement est à relativiser. Le nombre d’appels à manifestation dans les différentes départements atteint un niveau rarement vu dans le passé. Dans la Sarthe, pas moins de quatre manifestations étaient organisées (La Ferté-Bernard, La Flèche, Sablé-sur-Sarthe, Montval-sur-Loir) en plus de celle du Mans. En Dordogne, trois défilés étaient organisés à peu près en même temps à Périgueux, Sarlat et Bergerac, tout comme dans le Lot-et-Garonne, où on défilait à Agen, Marmande et Villeneuve-sur-Lot. En Normandie, quatre défilés étaient prévus en plus de ceux de Rouen et du Havre. Ces situations se répètent à l’identique en Bretagne, dans les Alpes ou dans l’Est.
Surtout, le mouvement s’enracine dans des villes peu connues pour leur tradition contestataire et qui sont souvent les derniers fiefs de la droite. À Albertville (Savoie), ancien fief du chiraquien Michel Barnier, quelque 3 000 personnes ont défilé ce matin. À Pau, ville très chère à François Bayrou, quelque 7 500 personnes selon la police (11 000 selon la CGT) ont manifesté encore ce matin. À Reims, autre fief de la droite et du centre, quelque 6 000 manifestants, selon la CGT, ont défilé et à Épernay, ils étaient encore 1 500. Les élus de ces villes pourront-ils rester longtemps insensibles aux protestations de leurs électeurs ?
La tentation de l’épreuve de force face à l’exécutif
C’est une autre leçon de ce 7 février : l’indifférence des manifestants à ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Alors que cette troisième journée était censée venir en appui aux discussions parlementaires autour de la réforme des retraites qui viennent juste de commencer, elle semble se dérouler à côté. Dans les cortèges, les personnes parlent de leur refus de travailler à 64 ans, des conditions de travail souvent dures, des retraites misérables, de l’injustice de ce texte contre les femmes, les précaires, les plus pauvres. Mais ils n’évoquent jamais les changements que pourraient apporter les parlementaires, les amendements possibles.
Ce silence dit le refus net des manifestants à ce texte. Mais il souligne aussi combien tous ont intégré la situation actuelle : il n’y a rien à attendre du pouvoir législatif. L’exécutif, même minoritaire, est prêt à utiliser tous les expédients pour passer en force.
Alors que le gouvernement a choisi délibérément d’ignorer les dernières manifestations, la tentation d’un raidissement, d’engager un bras de fer avec le gouvernement s’immisce dans les rangs des manifestants. « Il faut mettre le bordel. Il n’y a plus que cela à faire », s’indignaient ce matin deux manifestantes de 69 et 74 ans dans le cortège de Nice, ulcérées par le déni du pouvoir, son refus de consentir la moindre inflexion à son projet de réforme
Dans les fédérations de l’énergie et des mines et des cheminots de la CGT, l’analyse était à peu près la même. « Si on en reste à des journées comme celles-là, on en fait encore trois ou quatre, le gouvernement passe son projet», s’énervait ce matin Laurent Brun, secrétaire de la CGT Cheminots, tandis la secrétaire générale UFICT-CGT Mines Énergie, Virginie Gonzales appelait à passer « à la vitesse supérieure » n’excluant pas « un blocage de l’économie ». Un message relayé par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, appelant à des « grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles ».
Dans un entretien à La Croix de ce 7 février, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, s’inquiétait de cet entêtement du pouvoir : « Il faut poser la question au gouvernement. Au pic de leur mobilisation, les gilets jaunes ont réuni 284 000 personnes, avec malheureusement trop de violences de la part de certains, et des réponses ont été apportées. Le 31 janvier, 1,27 million de personnes ont refusé pacifiquement la réforme dans la rue. Quelle serait la perspective si elles ne recevaient pas de réponse ? Faut-il l’outrance, la violence et la hargne pour se faire entendre ? Ce n’est pas une menace – je me battrai pour rester dans un cadre respectueux –, mais on ne peut répondre à cette tension sociale que par l’exercice démocratique du pouvoir. Cela passe aussi par l’écoute de la société. »
À l’Assemblée, Dussopt 2023 répond à Dussopt 2010
L’Assemblée nationale vient de vivre le remake d’une séquence vieille de douze ans. Un député socialiste, Inaki Echaniz, a posé à Olivier Dussopt une question sur les retraites. Celle-ci reprenait, quasiment mot pour mot, la question posée en 2010 par un jeune député socialiste nommé… Olivier Dussopt, alors farouchement opposé à un décalage de l’âge légal.
Dénonçant une réforme « doublement injuste », l’élu a demandé au ministre du travail : « Allez-vous, oui ou non, imposer une réforme déjà décidée par l’Élysée ? Allez-vous, oui ou non, décaler l’âge de la retraite de 62 à 64 ans ? ». Olivier Dussopt a répondu comme si de rien n’était. L’élu des Pyrénées-Atlantiques a repris la parole pour révéler le pot aux roses. « Je vous remercie d’avoir répondu à la question que vous aviez vous-même posée en 2010, a-t-il souligné. Depuis, des millions de personnes sont dans la rue pour vous dire non. Depuis, vous avez retourné votre veste pour devenir ministre de la casse sociale et de l’impôt sur la vie ! »
Ilyes Ramdani, à l’Assemblée nationale
Mediapart 07/02/23 : 15:45
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