#occupationgraslin JOUR 107

Le samedi 26 juin 2021, nous, professionnel.le.s de la culture, quitterons le Théâtre Graslin que nous occupons depuis le 10 mars dernier. À cette occasion, nous organisons un événement politique, festif et participatif, ouvert à toutes et tous, à 15h devant l’opéra. Nous rappellerons nos revendications et remercierons toutes les personnes, associations et syndicats qui nous ont soutenu.e.s et permis de tenir durant ces 109 jours ! Ce mardi 22 juin dernier, le Conseil d’État a suspendu les règles de calcul du montant de l’allocation-chômage qui devaient entrer en vigueur le 1er juillet dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage. C’est une grande et belle victoire pour nous contre l’une des réformes les plus emblématiques et les plus iniques du quinquennat Macron, qui allait paupériser et précariser plus d’un million de nos concitoyen.ne.s, parmi lesquel.le.s nombre de nos collègues « intermittent.e.s de l’emploi » du secteur culturel : femmes et hommes de ménage, hôte.sse.s d’accueil, personnels de l’hôtellerie et la restauration, agent.e.s de sécurité... Nous continuons le combat pour que cette réforme injuste soit bel et bien abrogée dans son intégralité.
Nous, occupant.e.s du Théâtre Graslin, ne sommes toujours pas satisfait.e.s des conditions de cette « réouverture » et des annonces du Gouvernement, qui laissent sur le bord de la route les plus fragiles. Nous demandons toujours un plan massif de soutien à l’emploi culturel, une prolongation de l’année blanche de l’intermittence du spectacle et son élargissement à tou.te.s les travailleur.euses à emploi discontinu, des droits sociaux pour les artistes auteur.rice.s qui ne bénéficient pas de protection sociale, la sauvegarde de nos caisses sociales spécifiques mises à mal par la crise (congés spectacles, médecine du travail, formation, retraites...), un plan d’aide pour la jeunesse.

Notre mouvement d’occupation a sorti le monde de la culture de sa torpeur et lui a rendu sa dignité. Il a rendu visible les dégâts considérables de la crise sanitaire dans notre secteur et la détresse matérielle et psychologique d’un grand nombre d’artistes et technicien.ne.s. Il a contribué à faire émerger dans le débat politique la question de la précarité et a participé au coup d’arrêt mis à la réforme de l’assurance chômage. Il a créé grâce aux agoras publiques sur la Place Graslin des espaces d’expression citoyenne, de sensibilisation, de pédagogie et de convergence des luttes syndicales, politiques, associatives et citoyennes. Il a montré que la culture est essentielle aux yeux de la population.

Cet été, la mobilisation continuera, nous œuvrons à sa transformation et à son amplification. De nouvelles AG se tiendront très prochainement. Cette « pause » estivale ne signifie pas la fin de notre mouvement. Graslin prend la « pause » comme la plupart des autres lieux d’occupations ce samedi 26 juin partout en France. Nous vous donnons rendez-vous très vite et préparons une rentrée aussi chaude que le sera l’été ! Le ministère est toujours aux abonnés absents. Nous n’avons toujours aucun plan de relance sérieux. Il va falloir faire entendre notre voix très fort ! La reprise ne sera qu’un trompe l’œil sans plan massif de relance de l’activité dans notre secteur. Ne nous laissons pas berner, continuons à faire entendre nos voix pour sauver nos métiers !!!

photos de l'accueil du public lors de la première des Sauvages le 2" juin 2021 au théâtre Graslin occupé

presse du 25 juin 2021 ouest France et Presse Océan

la lutte continue